Dysmorphie corporelle, lorsqu’un complexe vire à l’obsession
Qu’est-ce que la dysmorphophobie ?
La dysmorphophobie est un trouble psychique caractérisé par la préoccupation d’un ou plusieurs défauts de l’apparence physique légers ou inexistants entraînant une souffrance importante et/ou affectant le comportement. De plus en plus répandu, elle impacte environ 2% de la population mondiale, principalement les femmes. Cette pensée obsédante commence généralement au cours de l’adolescence. À l’heure actuelle, les causes de ce syndrome sont peu connues, voire inconnues.
Quels sont les symptômes et les signes de la dysmorphophobie ?
La plupart des personnes atteintes de dysmorphophobie ne sont pas conscientes d’avoir en fait une apparence normale.
Ils ont souvent du mal à contrôler leur attention et passent des heures chaque jour à s’inquiéter de leurs défauts perçus. Ils pensent parfois que les autres les regardent ou se moquent d’eux à cause de leur apparence. La plupart des gens se regardent constamment dans le miroir, d’autres évitent de se regarder et d’autres encore hésitent entre les deux comportements. De nombreuses personnes se toilettent de manière obsessionnelle et excessive, tonifient leur peau (pour éliminer ou réparer les imperfections cutanées perçues), cherchent à se rassurer sur les imperfections perçues. Ils changent souvent de vêtements pour tenter de cacher ou de camoufler leurs « défauts » ou pour améliorer leur apparence. Par exemple, les hommes peuvent se laisser pousser la barbe pour dissimuler des cicatrices perçues ou porter un chapeau pour couvrir des cheveux légèrement clairsemés. La plupart ont recours à un traitement médical cosmétique (le plus souvent dermatologique), dentaire ou chirurgical, parfois à plusieurs reprises, afin de corriger le défaut perçu. Ce type de traitement est généralement sans succès et peut intensifier leur préoccupation. Certains hommes souffrant de dysmorphophobie musculaire prennent des stéroïdes anabolisants (tels que de la testostérone), ce qui peut être dangereux.
La dysmorphophobie peut s’aggraver avec l’âge. Souvent, si une personne souffre de préoccupations quant à son image à un jeune âge, elle devient plus malheureuse à mesure qu’elle lutte avec les changements physiques qui viennent avec l’âge.
L’anorexie se rapproche de la dysmorphophobie par la mise en commun de l’altération de la perception de l’apparence, mais ce n’est pas le même syndrôme. Une étude parue dans Psychological Science suggère que le cortex visuel des personnes atteintes de l’un ou l’autre de ces troubles psychiatriques traiterait l’information visuelle d’une manière anormale.
Comment soigner dysmorphophobie ?
La sophrologie : une aide complémentaire à la thérapie
La pratique de la sophrologie peut aider une personne atteinte de dysmorphophobie en développant une conscience objective d’elle-même, à retrouver confiance en elle et à restaurer l’estime de soi. Un accompagnement sur plusieurs mois est nécessaire pour obtenir tous les bénéfices de la sophrologie.
L’objectif de la pratique de la sophrologie sur une personne souffrant de dysmorphophobie est de retrouver l’harmonie entre ses ressentis corporels et émotionnels. En effet, les perceptions physiques et émotionnelles sont souvent altérées voire déconnectées.
La sophrologie apprend à l’individu à être à l’écoute objective de toutes ses perceptions et à accueillir ses ressentis sans jugement, tels qu’ils sont objectivement. En portant un regard bienveillant sur soi (son corps, son mental, ses émotions) et détaché de tout jugement, la personne retrouve peu à peu l’objectivité et l’harmonie recherchées.